Le meilleur de l'artisanat écoresponsable avec du liège

C’est depuis son atelier de Châtillon-sur-Seine, héritière d’un riche patrimoine avec le vase de Vix, que Paola Borde revisite avec audace des objets du quotidien en y intégrant du liège, sa matière de prédilection. La créatrice s’est fait connaître avec une ligne de maroquinerie hors norme remplaçant le cuir par du liège.

Présentation de Paola Borde

J’ai toujours été attirée par l'art et j'ai fini par en faire mon métier dans le monde du design graphique/web à Paris. J'ai entrepris une formation en maroquinerie pendant ma première grossesse. En 2015, à la naissance de ma fille j'ai entrepris une formation complémentaire mais uniquement avec du liège car je voulais apporter quelque chose de différent au monde de la maroquinerie. Après un début de carrière en tant qu’artisane maroquinière, j’ai commencé à proposer mes propres créations de sac et de portefeuilles que je commercialisais dans ma boutique en ligne. C’est d’ailleurs là que sont nés certains objets que je propose encore aujourd’hui même s’ils ont évolué depuis cinq ans, comme le sac Audace en bois de noyer et en liège.

L'atelier - Boutique de Paola Borde

Je suis installé à Châtillon-sur-Seine, depuis 2018. Après mes débuts dans l'entrée de ma maison, j'ai eu le privilège de posséder un atelier digne de ce nom avec une vitrine en prime. Cette ville abrite le vase de Vix qui est doté d'un charme ancestral qui se prête bien à mon activité. Mon cadre de travail est agréable car je suis proche de l'école de mes enfants.

Pourquoi du Liège ?

Un jour, j'ai voulu me rendre à un vernissage et mon dernier sac avait rendu l'âme. Je voulais impérativement un sac en liège mais avec le même processus de fabrication d'un sac en cuir : une couture point sellier et une belle teinture de tranche. "C'est impossible" me rétorque l'intégralité des artisans que j'ai contactée. Cela pique ma curiosité et je commence à travailler sur un prototype de sac en liège. Je découvre une nouvelle passion avec une liberté totale, laissant libre cours à ma créativité. J'ai donc entrepris ma formation de maroquinerie envers le dernier artisan qui m'avait mentionné que c'était impossible et j'ai vendu mes premières créations dans une boutique éphémère fin 2015. L’idée plaît et les ventes se multiplient. Dès lors je me consacre à cette activité sous ma marque portant mon nom en tant qu'artisan d'art de France.

Pourquoi du Liège ?

Beaucoup de personnes me connaissent à travers mes créations et pensent logiquement que je suis maroquinière depuis toujours. Néanmoins, l'amour que j'éprouve pour la maroquinerie est omniprésent mais mon ancien métier est toujours présent dans mon approche à la maroquinerie. La liberté que l'on a dans le design graphique m'a permis de comprendre qu'il ne faut pas hésiter à sortir des sentiers battus.

Pourquoi du Liège ?

Actuellement, j'ai revu ma façon d'appréhender la matière. Je me contentais des coloris que mes divers partenaires avaient à proposer. Maintenant, je façonne le liège à ma manière afin de faire ressortir au mieux le côté unique de mes créations. Lorsqu'on est étudiant dans l'art, on nous soutient à maintes reprises d'échanger et de s'ouvrir au monde extérieur pour nous autoriser à élargir nos capacités de créations afin de découvrir de nouvelles contraintes. Le liège est ma contrainte ! Je ne suis pas issu du milieu de la maroquinerie donc pour être remarqué, je devais me distinguer tout en respectant les codes de la maroquinerie. Mais quelle solution technique trouver pour que le liège soit aussi qualitatif que le cuir ?

J'ai développé mes propres techniques pour assembler le liège notamment sur les excellents conseils du maître maroquinier chez qui j'ai fait ma formation. Pour l'assemblage, il est réalisé exclusivement à la main avec une couture point sellier. Travailler le liège présente des similitudes : une certaine tenue, une rigidité, une souplesse... J'ai découvert à travers le liège une matière très agréable à travailler mais c'est plus physique, surtout au niveau de la teinture de tranche. Le liège est beaucoup plus gourmand.